Le pyomètre chez la chienne : une urgence vétérinaire

Le pyomètre, également appelé métrite, est une pathologie grave nécessitant une prise en charge rapide. Ce terme désigne une infection de l’utérus, qui se manifeste généralement dans les semaines suivant les chaleurs, soit entre 3 et 5 semaines après celles-ci.

La stérilisation est le traitement privilégié pour soigner cette affection. Si l’état général de l’animal n’est pas trop altéré, le pronostic reste favorable.

Qu’est-ce que le pyomètre ?

Le pyomètre résulte d’une infection de l’utérus (du grec pyo, qui signifie pus, et metra, utérus). Cette pathologie apparaît généralement à la suite d’un cycle de chaleurs. Un déséquilibre hormonal, marqué par une surproduction d’œstrogènes et de progestérone, provoque un épaississement de la paroi utérine et une accumulation de liquide à l’intérieur. Cette accumulation favorise le développement d’une infection, entraînant un remplissage de l’utérus par du pus.

Deux formes de pyomètre peuvent être distinguées :

  • Pyomètre à col ouvert : le pus s’évacue par le vagin.
  • Pyomètre à col fermé : le pus reste emprisonné, rendant l’état de l’animal plus critique.

Lorsque le col est fermé, les signes cliniques sont souvent plus graves et mettent davantage en danger la vie de l’animal.

Signes à surveiller

Les symptômes du pyomètre varient selon la gravité de l’infection et l’animal. Voici les plus fréquents :

  • Écoulements vaginaux purulents (ou absence d’écoulements si le col est fermé).
  • Soif excessive (polydipsie) et mictions plus fréquentes.
  • Abdomen gonflé.
  • Fatigue marquée.
  • Perte d’appétit, amaigrissement.
  • Fièvre et déshydratation.

Diagnostic

Différents examens permettent de confirmer le diagnostic :

  • Analyse sanguine complète : mise en évidence d’une augmentation des globules blancs.
  • Biochimie sanguine : évaluation de la fonction des organes internes.
  • Imagerie médicale : radiographie ou échographie abdominale pour visualiser l’utérus.
  • Culture bactérienne : analyse du pus prélevé pour identifier les agents infectieux.
  • Biopsie : réalisée en cas de suspicion de tumeur utérine.

Traitement

Option chirurgicale (préférée)

  • Chirurgie consistant à retirer l’utérus (ovariohystérectomie).
  • Administration d’antibiotiques.
  • Fluides intraveineux pour corriger la déshydratation.

Option médicale (alternative limitée)

  • Fluidothérapie et antibiotiques.
  • Injections d’hormones pour vider l’utérus.
    Cette approche est risquée, surtout si l’état général est compromis ou si le col est fermé. Même en cas de succès, le risque de récidive est élevé lors des chaleurs suivantes, sauf si une gestation intervient.

Soins postopératoires

Après la chirurgie, des soins attentifs sont nécessaires :

  • Antibiotiques prescrits pour prévenir toute infection.
  • Repos strict pendant trois semaines.
  • Surveillance de la plaie chirurgicale.
  • Encourager l’hydratation et une alimentation adéquate.

Complications possibles

Bien que rares, des complications chirurgicales ou anesthésiques peuvent survenir :

  • Décès pendant l’anesthésie (risque limité grâce aux protocoles modernes).
  • Infections urinaires ou abdominales.
  • Abcès ou coagulation intravasculaire disséminée, pouvant être fatale.
  • Sepsis (infection généralisée liée à des toxines bactériennes).

Prévention

La prévention la plus efficace contre le pyomètre est la stérilisation précoce de votre chienne. En plus de prévenir cette affection, elle réduit également le risque de développer des tumeurs mammaires.

Si vous observez des signes évocateurs de pyomètre chez votre chienne, consultez immédiatement un vétérinaire pour évaluer la situation et mettre en place un traitement adapté.