Un document rare qui raconte l’histoire d’une race d’exception.
Ce document publié en 1929 dans l’hebdomadaire L’Éleveur offre un éclairage précieux sur la manière dont la Société du Chien de Berger Allemand (SCBA) présentait la race au public français. À cette époque, le Berger Allemand occupait une place grandissante dans le paysage cynophile, porté par sa réputation de chien de travail fiable et polyvalent.
Dans son texte promotionnel, la SCBA insiste sur la sélection rigoureuse qui façonne la race. Le Berger Allemand y est décrit comme un chien “à la ligne infatigable”, doté d’aptitudes “infinies”. Le ton est élogieux, mais reflète bien l’image de l’époque : un chien capable de répondre aux demandes les plus variées, qu’il s’agisse de police, de pistage, de troupeau ou de dressage sportif. Quelques années après la Première Guerre mondiale, le public français connaît déjà son utilité sur le terrain, ce qui contribue fortement à sa popularité.
Le document accorde également une place importante à la diversité des robes, un sujet qui passionne encore les amateurs aujourd’hui. Du gris-loup au noir et feu en passant par le gris argenté, la variété des couleurs est présentée comme un signe de richesse génétique et un atout esthétique. Cette pluralité est même évoquée comme l’une des raisons du succès international du Berger Allemand.
Mais c’est surtout le portrait de caractère qui retient l’attention. La SCBA met en avant un chien au courage inébranlable, animé d’un attachement profond à son maître et capable de surmonter toutes les épreuves. Ces qualités, mises en avant il y a près d’un siècle, sont exactement celles qui définissent encore la race aujourd’hui : fidélité, robustesse et intelligence.
La fin du document rappelle le rôle central de la SCBA dans l’organisation de l’élevage. L’association se présente comme un point de référence pour les éleveurs et les acheteurs, capable de fournir des conseils, de recommander des étalons et de vérifier les origines. L’objectif affiché est clair : structurer la race en France et accompagner son essor.
Les photographies publiées dans la page d’origine — chiens au travail, silhouettes typiques de l’époque — ajoutent une dimension patrimoniale à l’ensemble. Elles témoignent d’un style de présentation propre aux années 1920, tout en conservant les traits distinctifs qui font la singularité du Berger Allemand.
Près de cent ans plus tard, cette publication apparaît comme un témoignage unique de l’histoire de la race. Elle confirme que les qualités qui séduisaient les passionnés en 1929 sont restées les mêmes : un chien fiable, polyvalent et profondément loyal. Un héritage que le Berger Allemand n’a jamais cessé d’assumer.

Source du document : Franck Haymann